On ne peut pas, dans la majorité des cas, être infecté par un virus à cause d’un e-mail, et cela du fait même de la structure des logiciels de gestion d’e-mails. Sous certaines conditions, très restrictives, un e-mails peut toutefois être la source d’une infection virale du système. Cet article propose de voir dans quels cas un e-mails peut être dangereux, et dans quels cas il ne peut pas l’être.
La première chose à préciser, c’est la façon dont fonctionnent les virus qui se transmettent par e-mail. Bien entendu, de nouvelles menaces apparaissent tous les jours et leurs auteurs ne cessent d’inventer de nouveaux moyens de détourner les systèmes de protection (antivirus, filtrage, etc.). Il est donc difficile de faire des généralités et d’affirmer en bloc que tous les logiciels malicieux fonctionnent de telle ou telle manière. On peut cependant classer la plupart des logiciels malicieux en deux catégories: les exécutables et les scripts. (Pour en savoir plus sur les divers types de menaces, v. l’article Informatique personnelle et sécurité)
Les exécutables sont des fichiers compilés, c’est-à-dire transformés en série de 0 et de 1, qui seront directement interprétés par le microprocesseur de votre ordinateur par le biais de votre système d’exploitation (Windows ou autre). Sous Windows, les exécutables sont très facilement identifiables, ils se terminent par ".exe". Attention cependant: tous les exécutables ne sont pas des virus, les exécutables sont des logiciels, et parmi eux il y a des virus. La règle générale est qu’un exécutable ne s’exécute pas tout seul: vous devez l’exécuter vous même, ou le système doit l’exécuter à votre place. Autrement dit, si vous êtes infecté par un virus contenu dans un exécutable, c’est soit parce que vous l’avez activé en double-cliquant dessus, soit que vous en avez autorisé l’exécution.
Les exécutables dépendent directement de votre microprocesseur et de votre système d’exploitation. Un exécutable Windows ne fonctionne pas sur Linux, ni sur Mac, et vice-versa (attention cependant, ce n’est pas forcément vrai: c’est par exemple faut d’une distribution Linux à une autre, parce que le système est fondamentalement le même). Si vous êtes sur Mac, Linux, BSD, Solaris, BeOS, etc… vous ne courrez aucun risque, vous ne pourrez pas exécuter les exécutables Windows, vous ne serez jamais infecté par un virus Windows. Cependant, vous pourrez contaminer des ordinateurs sous Windows. De toute manière, il n’y a pas de virus sur les systèmes précités, en raison de leur très faible part de marché.
Les scripts sont bien plus vicieux que les exécutables, mais ils sont en règle générale beaucoup moins nocifs (je peux faire un exécutable qui fera fondre votre carte mère… avec un script seul ce n’est normalement pas possible). Les scripts sont un code source non compilé qui est compilé et exécuté à la volée sur votre ordinateur. Les scripts sont habituellement contenus dans un contenant basique d’internet, par exemple une page HTML.
Les scripts peuvent également prendre d’autres formes. Ils peuvent par exemple prendre la forme de macros VBS intégrées dans un fichier Word ou Excel. Ceux là sont particulièrement vicieux car on ne soupçonne pas qu’un fichier Word puisse contenir des virus… merci Microsoft pour le cadeau ;-)
Il existe basiquement 2 formats d’e-mails (en fait, il y en a d’autres, mais ils sont marginaux et ne nous intéressent pas ici). Le premier est le texte plein (plain text), le second est le HTML. Les messages en texte plein ne peuvent vehiculer que du texte brut, sans mise en forme. Les messages en HTML peuvent véhiculer du contenu multimédia, et notamment des scripts.
Les messages en texte plein ne sont donc pas dangereux: si un virus est associé au message, il sera obligatoirement en pièce attachée. Il suffira alors de supprimer cette pièce attachée. A l’inverse, les messages en HTML sont dangereux car ils peuvent contenir des scripts enbarqués ("embedded"), c’est à dire contenus directement dans la source du message et non pas en pièce jointe. Ces scripts sont alors invisibles pour l’utilisateur lambda, et s’exécutent dès l’affichage du message (pas besoin de double-cliquer sur un fichier…). Les "virus" qui se transmettent par e-mail sont en fait des "virus de script".
Les virus c’est de la technologie: ça évolue à vitesse grand V. Je ne peux pas vous dire ce que font tous ces virus, car chaque jour naît un nouveau virus un peu plus vicieux que les précédents.
Cependant, on peut détacher quelques grandes classes de comportements parmi les virus de script:
- S’autoexécuter sur le système du destinataire.
- S’implanter sur l’ordinateur du destinataire de manière à s’auto-insérer dans tous les e-mails qu’il envoie pour infecter sa liste de contacts.
- S’implanter sur l’ordinateur du destinataire dans le but de réaliser une opération précise.
- Tout cela à la fois.
- Plein d’autres choses très réjouissantes.
On résume pour que ça soit bien compris. Certains messages sont écrits en HTML, ces messages sont susceptibles de contenir des scripts nocifs. Ces scripts nocifs s’exécutent sur l’ordinateur du destinataire du message infecté lorsque le message est ouvert.
Il existe actuellement 2 grandes manières de gérer ses e-mails: un client et un webmail. Un client e-mail est un logiciel dédié à travailler avec des e-mails: Outlook, Eudora, Thunderbird, etc. Un webmail est un logiciel e-mail qui ne s’exécute pas sur l’ordinateur du client (du destinataire), mais sur celui du serveur (ex: Gmail, Hotmail, Caramail, Yahoo!Mail, etc.). Vous accéder à un webmail par l’intermédiaire d’un navigateur: Internet Explorer, Firefox, Mozilla, Netscape, etc.
Quelle est la différence, concrètement ?
Le client e-mail (i.e. Outlook) télécharge les messages sur votre disque dur (par le biais du protocole POP3 ou IMAP) et les sauvegarde pour qu’ils puissent être consultés hors-ligne. Le message entier est donc rapatrié: texte brut, pièces attachées, HTML, scripts et autres réjouissances. Il s’affiche sur votre ordinateur ; et s’il contient un script, ce script sera exécuté sur votre ordinateur.
Le webmail ne fait qu’afficher le texte brut, voire la présentation HTML, à l’écran. Rien n’est téléchargé sur votre disque dur à moins que vous le demandiez explicitement (en cliquant sur le bouton "Télécharger la pièce-jointe" par exemple). Les scripts ne peuvent pas s’exécuter sur votre ordinateur. (A nuancer quand même: Internet Explorer est tellement plein de failles de sécurité, et tous les webmails ne sont pas parfaits, qu’il serait possible de countourner ce principe général. Il y a une chance sur 1000 à l’heure actuelle, et encore…). A noter aussi que les webmails intègrent un antivirus côté serveur qui scanne les pièces jointes reçues et vous avertit s’il trouve un virus.
Autrement dit, si vous utilisez un webmail, vous ne pouvez pas être victime d’un script vérolé. Vous pouvez attraper un virus si vous téléchargez et exécutez en local sur votre système un exécutable ou un script contenant un virus, mais ça sera tout à fait intentionnel.
Si vous utilisez un client e-mail du type Outlook, vous courrez d’énormes risques. Changez immédiatement de client e-mail (Thunderbird est déjà plus sécurisé), de système d’exploitation (Linux est gratuit…), ou utilisez un webmail… ou un bon antivirus !
Résumé des risques encourus selon le type d'utilisation de l'e-mail.
|
WEBMAIL
(ex: hotmail) |
Client e-mail
(ex: Outlook) |
|
Message texte plein
|
Pièce-jointe
|
(1)
|
(1)
|
Script
|
(2)
|
(2)
|
|
Message HTML
|
Pièce-jointe
|
(1)
|
(1)
|
Script
|
(2)
|
(DANGER)
|
(1): Absolument aucun danger, il vous suffit de supprimer le fichier suspect en évitant de (éventuellement, le télécharger) le lancer en double-cliquant dessus.
(2): Absolument aucun danger, le script apparaîtra comme une pièce jointe, il suffira de le supprimer.
(DANGER): il n’y a qu’une seule hypothèse dans laquelle le danger est réel.
Si vous avez compris ce qui est expliqué ci-dessus, vous devinerez naturellement:
- Qu’il faut préférer les Webmails aux clients e-mail. Les clients e-mail sont des logiciels complexes qui ne sont plus destinés au grand public. Si vous êtes un utilisateur expérimenté qui a besoin d’utiliser un client e-mail, vous saurez de toute façon comment vous protéger des virus.
- Que les messages au format HTML sont une abomination. En plus de véhiculer des virus, ils sont très lourds (mon dieux, comme c’est horrible de reçevoir un message avec plein d’images, de sons, de vidéos, de machins et de bidules de partout… le contenu doit primer sur le contenant, pas l’inverse !!!). Les HTML est à banir. Quand vous relevez votre boîte aux lettres, la vraie pas la virtuelle, vous avez 1) des lettres toutes bêtes dans des enveloppes blanches, 2) plein de brochures de pub plastifiées et non biodégradables, toutes colorées et moches. Dans les e-mails c’est pareil: 1) les messages en texte plein, 2) les messages HTML. Les premiers sont lus, les autres finissent systématiquement à la poubelle.
- Qu’il ne faut jamais ouvrir un fichier exécutable, sauf si l’on est certain de ce qu’il contient.
En respectant ces 3 règles, vous n’aurez normalement pas de problème.
Si néanmoins vous êtes parano, rajoutez ces conseils:
- Un antivirus à jour.
- Réflechissez 2 minutes avant de cliquer partout. Les novices 1) ne lisent pas ce qui est à l’écran, 2) le réfléchissent pas à ce qui se passe, 3) cliquent partout. Ce genre d’attitude est la meilleure amie du virus. Apprenez et comprenez. Vous saurez ainsi qu’un fichier ".jpg" ne peut pas contenir de virus, mais qu’un ".js" sera dans 99,9% des cas un virus de script.
- Apprenez à détecter les messages vehiculant les virus. La plupart se propagent de liste de contacts en liste de contacts. Vous reçevrez donc probablement les virus de quelqu’un que vous connaissez. Dans ce cas l’e-mail sera presque à tous les coups vide de texte, ou avec un texte minimal, sans contexte, et incompréhensible. Si vous êtes le destinataire premier du message, il prendra la plupart du temps la forme classique des SPAM (du genre "click here for free porn sex", "click here to buy viagra and save money"). La plupart du temps ces messages sont en anglais.
Dernier conseil: arrêtez la parano. Ce n’est pas compliqué de se protéger des virus. Les virus Windows ont tant de succès car la plupart des utilisateurs ne savent pas comment se protéger, les auteurs des virus exploitent cela. La parano est la meilleure amie des virus.
Que celui qui a été infecté en utilisant un webmail me jette la première pierre.
Que celui qui a été infecté en utilisant un webmail et en triant sur le volet les pièces-jointes me jette le premier rocher.
Que celui qui a été infecté en utilisant un webmail et en ne téléchargeant jamais aucune pièce jointe me jette la première comète intersidérale.
</p></div>
à Paris le 3/06/2005
màj le 11/03/2010
La France vient de rejeter la Constitution européenne. La question était de savoir si nous voulions autoriser le Parlement à ratifier le traité portant constitution pour l’europe, la réponse fut ‘non’ à 54,87%. Le référendum sur la constitution européenne fut l’objet d’un long et très complexe débat quant aux deux votes possibles, son résultat fera sans doute longtemps l’objet de discussions. Je ne prétends pas faire une analyse politique exhaustive de quoi que ce soit, je veux juste écrire ici mes impressions du moment, en souvenir de ce résultat historique pour le meilleur et pour le pire.
D’abord, j’ai pris connaissance des articles les plus polémiques. J’ai vu certaines choses qui ne me plaisaient pas, alors j’ai décidé que j’allais voter ‘non’.
Il y avait notamment la règle de l’unanimité imposée pour toute réformation du texte constitutionnel, et l’effet pervers de paralysie du système entier que cela entraînerait si un pays se couchait devant les américains ou une autre puissance étrangère à l’Union.
Il y avait aussi la constitutionnalisation de principes qui relèvent normalement et doivent normalement relever de la loi: les principes économiques. Les droits de l’Homme et les libertés fondamentales sont des principes immuables, imprescriptibles et inaliénables, mais les règles économiques ne sont que le reflet d’un mode de gestion social. Une constitution instaure un système politique et social, ou du moins elle en pose les bases. Elle contient à ce titre des principes généraux d’ordre moral. Mais elle ne peut pas entrer dans le détail de la vie au quotidien en fixant des règles trop précises, ou dans des domaines d’importance réduite tels que l’économie. Cela fera sûrement bondir bon nombre de lecteurs de lire cela, mais qu’est-ce qui est le plus important, l’économie ou les droits de l’Homme ? Cette analyse peut paraître simpliste si l’on considère, à juste titre, que l’économie et le social sont intrinsèquement liés et que l’un a des influences sur l’autre. Cependant, il ne s’agit pas d’un contre-argument puisque il aurait justement été préférable de constitutionnaliser les libertés fondamentales en laissant les matières économiques au domaine de la loi, de manière à ce que celle-ci s’appliquent sans pouvoir entraver l’exercice de celles-là.
Il y avait également la remise en cause du principe de laïcité, exclusivité française. Laïcité ne signifie pas aconfessionnalité. L’Etat français est laïc car il ne reconnaît aucune religion, il ignore même leur existence. D’autre Etats reconnaissent l’existence des religions, mais n’en érigent aucune en religion officielle d’Etat. D’autres Etats reconnaissent une religion comme religion officielle, sans que cela ne puisse impliquer la discrimination des autres religions. Je suis attaché au principe français que je considère comme l’une des bases de notre système.
Et puis il y avait la répartition des pouvoirs au sein de cette Constitution. Un pouvoir législatif fortement limité, un pouvoir exécutif tricéphale, un pouvoir juridictionnel soumis au libéralisme comme le marque très clairement la jurisprudence récurrente de la Cour de Justice des Communautées Européennes, et un pouvoir économique autonome incarné par la Banque européenne. La politique est menée par la Commission et la Banque européenne, sans réel contrôle juridictionnel et législatif.
Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, j’étais prêt à voter ‘non’. Mon analyse était purement juridique, basée sur le texte constitutionnel. Et puis mon analyse est devenue sociale, morale et historique, et j’ai changé d’avis.
J’ai changé d’avis avant le référendum, en suivant les débats durant mars, avril et mai 2005. Ma préférence finale est donc allée dans la direction du ‘oui’.
Je me suis d’abord rendu compte que le ‘oui’ était le sens de l’Histoire: la construction européenne en marche depuis 50 ans devait bien finir par déboucher un jour ou l’autre sur des institutions concrètes. Une Constitution pour ordonner le fonctionnement complexe de l’Union était nécessaire.
Et cette constitution était bonne. Le Titre 3 consacrait les principes du libéralisme, et c’est en partie pour cela qu’elle fut rejetée par les français; mais les Titres 1 et 2 étaient de véritables déclarations de droits et de garanties des citoyens, au delà de ce que prévoient les constitutions nationales.
On ne peut pas rejeter un texte parce qu’il pourrait être mieux. On ne rejette un texte que parce qu’il est mauvais, ce qui n’était manifestement pas le cas de celui-là.
Mais les français n’en ont quand même pas voulu, ils ont massivement voté ‘non’.
A 22h00, TF1 a affiché un ‘non’ à 54,5%. Du dégoût, c’est ce que cela inspire. De la honte aussi. On n’a plus vraiment envie d’être français quand on voit nos concitoyens s’exprimer à la télé, tout fiers de défendre leur ‘non au gouvernement’. Il se sont trompés de questions, et ils se sont trompés de réponse.
Avant que mon ‘non’ devienne un ‘oui’, il n’a jamais été souverainiste, nationaliste, fasciste, communiste, extrémiste, ni tout ce qui finit en -iste. Il n’était pas non plus dirigé à sanctionner le gouvernement en place. Et dieu sait que ce gouvernement je ne l’ai pas voulu. Les gens, eux, ils l’ont majoritairement voulu. Alors pourquoi ne pas assumer aujourd’hui ce choix ?
Les ‘non’ sont très variés.
Il y a des ‘non’ nationalistes et souverainistes. Ceux là, qui se situent politiquement juste à droite de Genghis Khan, représentent le pire aspect de notre pays. Pour partager ces idées, il ne faut pas aimer la France, il faut détester toute ce qui n’est pas la France. Je n’en parlerai pas plus ici, je préfère ne pas leur faire de publicité.
Il y a des ‘non’ de sanction directe du gouvernement. Les gens qui disent avoir voté non, selon les sondages CSA parus le soir du 29, à cause du chômage, à cause d’un "ras-le-bol général", ou à cause de ne je sais quoi encore. Ceux-là sont tout simplement des imbéciles et des irresponsables. Certains sont même carrément malhonnêtes intellectuellement. Car la question portait sur l’europe, pas sur les problèmes nationaux. Alors, répondre ‘non’ pour sanctionner le gouvernement, parce qu’il s’était engagé pour le ‘oui’ est un beau hors-sujet. Et les hors-sujet, ne méritant jamais la moyenne, sont systématiquement lourdement sanctionnés.
Il y a des ‘non’ sociaux et anti-libéraux. Parce que la Constitution contenait trop de préceptes économiques, et se dirigeait vers l’ultra-libéralisme, il fallait voter ‘non’. Pour la sauvegarde de notre droit social sous tous ses aspects (sécurité sociale, droit du travail, etc.), il fallait voter ‘non’. Cette position se comprend et se défend. Elle est cependant un peu naïve dès lors qu’elle constitue un rejet en bloc du libéralisme qui, sans constituer le premier fondement de notre système, n’en est pas moins l’un des piliers. Le libéralisme ne peut plus, à notre époque, être rejeté en bloc, il doit être concilié avec la sauvegarde des avantages sociaux.
Il y a des ‘non’ qui sanctionnent l’abandon forcé par cette Constitution de l’idée d’une europe fédérale. Ces ‘non’ là sont ultra-européens, et ils sont également légitimes. Cependant, il se confondent avec les autres ‘non’, et au final, ils aboutissent sur le rejet d’un progrès modéré au nom de l’exigence d’un progrès plus important. Ce ‘non’ est sans doute le plus contre-productif de tous les ‘non’ en présence. Dommage, l’idée n’était pas inintéressante.
Il y a enfin des ‘non’ qui sanctionnent le système dans son ensemble. Des ‘non’ qui signifient que la politique européenne (Commission Barroso et autres directive Bolkenstein) sur laquelle est directement alignée la politique intérieure française depuis quelques années et rejetée en bloc. Ces ‘non’ estiment que les politiques menées par les gouvernements européens, et entre eux le gouvernement français, débouchent sur la politique européenne, que cette politique est ultra-libérale, qu’elle détruit les acquis sociaux, et qu’elle doit par conséquent être censurée. C’est certainement la position la plus réaliste.
La dernière raison évoquée dans le camp du ‘non’ est significative d’un malaise français. L’échec des politiques de gauche comme de droite depuis quelques années engendrent un ras-le-bol généralisé qui se manifeste tant au niveau national qu’au niveau européen.
Le gouvernement Raffarin, qui avait résisté à tout jusqu’à présent, a présenté sa démission hier soir. Villepin a été nommé Premier ministre ce matin. Désolé, mais cela ne changera rien, le décideur reste Chirac, le premier ministre n’est qu’un exécutant. Chirac n’a jamais été capable de changer, ce n’est pas maintenant qu’il le fera. Il a toujours été aussi malhonnête en faisant la sourde-oreille au peuple tout en lui promettant monts et merveilles en période électorale, qu’un changement radical dans sa politique n’est aujourd’hui qu’une chimère de plus.
Chirac a voulu faire exploser la gauche en demandant son avis au peuple. Il a réussi. Les discensions au sein du PS l’ont irrémédiablement fissuré, et cette fissure, une de plus depuis la défaite de Jospin aux présidentielles de 2002, menace de faire s’effondrer tout l’édifice. La gauche française ne s’en relèvera pas si facilement. Les partis d’extrême gauche croient y avoir gagné, ce n’est à mon sens qu’une illusion. La France est à droite, depuis toujours. Les votes des français sont, depuis quelques années, systématiquement des votes de sanction. En 2002 contre Jospin, en 2005 contre la Constitution européenne. Les extrêmes montent par contradiction avec la politique menée par les modérés, pas par conviction.
Chirac aurait dû démissionner. S’il avait été gaulliste, ne serait-ce qu’un instant, il l’aurait fait comme l’a fait de Gaulle en 1969 après le ‘non’ au référendum sur la régionalisation et la réformation su Sénat. Mais Chirac se maintient, envers et contre tout. Chirac est un bloc de marbre, une montagne, qui même désavoué par le peuple ne bouge pas.
NB: avant d’avoir mis le point final à cet article, je me suis interrompu pour écouter la déclaration de Chirac, à 20H. Il ressort que le nouveau gouvernement est composé des 2 piliers du précédent: Villepin et Sarkozy. Quand je vous le dis que Chirac, quand il parle de changement, ne conçoit cela que comme de belles paroles. Ce n’est définitivement pas une question d’hommes, c’est une question de politiques.
La France se trouve donc dans une situation politique très grave, qui ne passera qu’avec le temps. Que ce soit la gauche ou la droite au pouvoir, la politique du gouvernement est systématiquement sanctionnée. Et les extrêmes ne peuvent offrir aucune solution satisfaisante. Il faudra donc, comme l’a dit Sarkozy, de profonds changements. Et ces changements doivent être rapides. Mais ces changements ne peuvent pas passer par lui, car ce qu’il propose n’est rien d’autre que la politique de Chirac, l’aspect libéral étant remplacé par un aspect ultra-libéral à l’anglo-saxonne. La solution ne vient pas des Barons de l’UMP qui se trompent totalement, car comme l’ont signalé Douste-Blasy, ou Donnedieu de Vabres dans ses nombreuses et pitoyables interventions marquant une totale incompréhension de la situation, la politique de droite est la politique de droite, et elle ne changera pas. Si la solution qu’ils proposent est d’accentuer encore leur réformes destructrices de notre système social en massacrant la Sécu après avoir massacré les retraites, ils ont tout faux. La solution ne vient pas non plus des Eléphants du PS, comme Hollande qui confond allègrement (sans jeu de mots) militant du PS et électeur de gauche, car si les militants étaient à 59% pour le ‘oui’, les électeurs du PS, eux, ont voté à 59% pour le ‘non’.
Quant aux autres pays d’Europe, je ne puis en parler longuement car je ne les connais pas suffisamment. Cependant, j’aimerais exprimer deux idées. La première est que la France est, jusqu’à présent, le seul pays à avoir organisé une consultation du peuple souverain sur la ratification de la Constitution européenne, le référendum espagnol n’étant que purement indicatif. La France est le seul pays dans lequel a eu lieu, pour l’instant, un vrai débat démocratique. La seconde idée découle de la première: si des débats contradictoires avaient été organisés dans les autres pays d’europe, peut être les populations auraient mieux compris la position française actuelle. Dans tous les cas, les autres européens ne doivent jamais perdre de vue que ce ‘non’ n’est pas anti-européen.
Il y a donc en ce moment une tendance généralisée au rejet des politiques, de gauche comme de droite, menées par les gouvernements successifs et par les instances dirigeants européennes. La solution passera sûrement par des hommes politiques forts qui oseront mettre en oeuvre un "je vous ai compris" (sans apologie du gaullisme, bien entendu). En ce sens, le ‘non’ français peut soit nous isoler au sein de l’europe, et aggraver la crise, soit permettre de mettre les choses au point, la goutte d’eau ayant fait déborder le vase, pour repartir sur des bases plein saines.
Dans tous les cas, la solution idéale aurait été un référendum unique, général, dans tous les pays d’europe le même jour, avec la même question, et aux résultats fusionnés pour déterminer le résultat final.
à Paris le 31/05/2005
• 2152 mots • #société
France's Commission generale de terminologie et de neologie words to link wants to replace the use of the term blog with bloc-notes. The Commission is charged with protecting and enriching the French language. In proposing the substitution of bloc-notes for "blog," the commission said it would be acceptable to use the abbreviation bloc. Because companies from the United States dominate the technology industry, much Anglo-Saxon tech terminology has filtered into other languages, including French. So it is that the Commission wants to promote the use of French words for commonly-used Anglo-Saxon tech terms that now pepper the French language. </p> |
Cela signifique, basiquement, que la Commission générale de terminologie et de néologie a décidé que dorénavant, en français, on ne devrait plus utiliser le mob "blog", mais le mot "bloc" à la place.
J’ai trouvé un autre article sur le sujet, dans les news d’un site français dédié au Mac. Je partage totalement l’avis des rédacteurs, et je compte expliquer ici pourquoi.
La tristement célèbre Commission generale de terminologie et de néologie qui est chargée de trouver des mots français aux anglicismes va encore frapper.
En effet, le terme blog semblant les blesser, ils songent à nous imposer bloc-notes à la place. Dans leur grande mansuétude, ils autoriseront la contraction en "Bloc". Bientôt, à ce rythme il y aura une langue utilisée par les internautes et une autre, officielle, que personne ne comprendra. |
J’aime la langue française. Je n’ai pas fait d’études littéraires, je n’ai pas de style écrit, et il m’arrive de faire des fautes. J’emploie parfois un mot à la place d’un autre, je me retrouve souvent face à des mots que je ne connais pas, et je suis loin de tout savoir sur les subtilités de notre langue. Cependant, il y a une chose que je ne peux vraiment pas supporter: cette tendance à "franciser" des mots anglais.
Vous connaissez sûrement les "mél", non ? Ce sont les "e-mail". Et les "cédé", et les "dévédé" ? "CD" et "DVD", bien entendu. Maintenant, on hérite de "bloc" à la place de "blog".
Par quel procédé magique ces mots se sont-ils transformés ? C’est simple: il suffit de prendre un mot anglais, voire une abréviation, et de le prononcer à la française. Il ne reste plus qu’à écrire en bon français le résultat de cette prononciation.
C’est complètement stupide. C’est de la dénaturation pure et simple.
En effet, dans tous les cas le mot anglais signifie quelque chose dans cette langue, alors que le mot français créé ne signifie rien du tout.
Le mot "e-mail" est l’abréviation de "electronic mail". En français, "courrier électronique". Pourquoi faut-il dire "mél", qui ne signifie rien de rien, qui n’est l’abréviation de rien, au lieu de "courrier électronique" qui est la traduction correcte du mot anglais ?
Le sigle "CD" signifie "Compact Disc". Le sigle "DVD" signifie "Digital Versatile Disc". Tout le monde écrit "CD", personne ne connait "cédé". Et pourtant, selon cette horrible commission, nous devrions écrire "cédé" (non, je ne céderai pas !). Encore une fois, c’est complètement stupide. De deux choses l’une: soit on traduit complètement le sigle, et cela donne "disque compact", soit on garde le sigle anglais, qui signifie quelque chose, et on écrit alors "CD". Mais on ne peut en aucun cas parler de "cédé" car cela ne correspond à rien.
Le mot "blog" est l’abréviation de "weblog". En anglais, il est courant que deux mots soient regroupés en un seul (une bonne partie de la langue anglaise s’est construite de cette manière). A l’origine, il s’agissait donc de "web logs". "Web" signifie "toile". C’est internet. On dit également en français "la toile" pour parler d’internet, car le réseau de serveurs et de clients disséminés aux quatre coins de la planète prend la forme d’une toile d’araignée. Le mot "log" signifie "journal". Il ne s’agit pas ici d’un journal que l’on peut acheter tous les jours chez le marchand de journaux, mais d’un journal unique destiné à reçevoir des informations descriptives. En informatique, c’est le mot consacré pour les fichiers qui stockent "ce que dit un système, quand il dit ce qu’il fait". Il y a donc une logique sous la dénomination "blog", ce n’est pas un mot créé du néant. Par extension, les blogs sont devenus les journaux intimes de milliers d’internautes publiés sur internet. Il ne s’agit en aucun cas de "bloc-notes". On devrait donc traduire "blog" par "journal intime électronique" ou "journal intime en ligne". D’ailleurs, le bloc-notes en anglais se dit "notebook". Peu importe que bon nombre de blogs ne soient actuellement plus des journaux intimes proprement dit: le mot anglais vient quand même de là.
Au final, on constate que:
1) Le mot anglais a été construit en suivant une certaine logique. Cette logique ne survit pas à l’adaptation du mot en français. Le mot anglais est explicable dans son contexte de par ses origines, le mot français ne l’est pas dès lors qu’il est une pure création de la Commission.
2) Les français intègrent directement le mot anglais dans leur langage. Il ne pensent pas à sa version française purement fictive. Elle est donc inutile. Les plus obstinés, les plus réfractaires à ce phénomène de création de barbarismes, font même semblant de ne pas comprendre quand on leur parle de "mél". Pardon ? Que dis-tu ? Ah… un courrier électronique, d’accord !
3) La langue française est très riche. C’est une des langues les plus riches au monde. Comme disent les anglais, english is concise, french is precise ("l’anglais est concis, le français est précis"). En effet, le français possède beaucoup de mots pour traduire de nombreuses situations, émotions, attitudes, pensées, abstractions… Mais tous ces mots sont d’un autre temps, du temps où notre langue rayonnait de par le monde. A l’heure actuelle, la prédominance de l’anglais n’est plus contestable, et si un nouveau mot technique est inventé, il le sera probablement en anglais. Il est complètement stupide de camoufler ce mot derrière des artifices tels que cette "francisation" pour faire croire qu’il appartient à part entière à la langue française. Non, ce sont les anglo-saxons qui ont inventé les disques compacts, alors on les appellera "CD", sans préjudice de pouvoir traduire en conservant le sens original. Ce sont eux qui ont inventé le courrier électronique, alors on l’appellera "e-mail", ce qui se traduit justement très naturellement par "courrier électronique" ou "message électronique", mais on ne l’appellera pas "mél".
4) La fabrication de ces nouveaux mots contribue grandement, à mon sens, à fragiliser la langue française. En effet, puisque ces mots n’ont aucune logique, puisqu’ils ne correspondent à rien, ils ne peuvent qu’être amputés de leur véritable sens. Que l’on adapte un mot désignant une abstraction, cela ne pose pas de problème. Mais quand il s’agit d’un mot désignant quelque chose de concret, voire de tangible, il ne faut pas l’adapter. En outre, il est vrai qu’un fossé se creuse entre "ce que les gens disent", et ce qu’ils devraient dire selon cette commission d’opérette. Qui a raison ? Les gens, sans doute (au sens propre du terme!).
à Paris le 25/05/05
• 1219 mots • #humeurJe viens de découvrir sur Internet un site super. Je vous balance direct l’adresse direct pour que vous puissiez y aller: www.myfilesharing.com (enfin, n’y allez pas tout de suite, lisez l’article jusqu’au bout, c’est préférable ;-). Ce site est clairement présenté, accessible en 9 langues (!), et il vous offre un moyen pas cher pour profiter des joies du P2P !!
On arrive sur une page d’accueil très sobre qui présente rapidement deux petites news sur l’actu du P2P mondial. Le menu se trouve en haut: Accueil, Téléchargement, Support. La page de téléchargement présente avec élégance 5 logiciels de P2P: eMule, Limewire, BitTorrent, Shareaza, Kazaa Lite. Bon choix, ce sont en effet les programmes de P2P les plus utilisés en ce moment. On voit tout de suite que le site est à jour: ce sont les versions 2005 des programmes, et on est en 2005. Bon boulot d’actualisation ! On constate également que ce site a du succès, et c’est compréhensible vu sa présentation très claire: actuellement 38.748 téléchargements pour eMule, 35.152 pour LimeWire, etc… Alors, pourquoi ne pas essayer comme ces milliers de personnes ? On peut avoir confiance: en cliquant sur "Plus" à droit de la page, on a accès à une nouvelle page qui présente une brève description du logiciel, et qui explique ce qu’on peut faire avec. On y va ? Hop click sur "Download", puis sur le drapeau de notre pays pour accéder à la méthode de paiement localisée. On nous demande alors 2 euro et 50 centimes. Franchement, c’est pas cher, avec ces logiciels on va pouvoir télécharger des milliers de morceaux de musique, des films, de logiciels… !!
Hééééééé….. arrêeeeeeeete …… mais lâche moiiiiii…… <gloups> …….. tin c’était quoi cette pilule bleue ?
Comment ? Parle plus fort Morpheus, j’entends pas !
Une potion de lucidité ? Ah… okay !
On arrive sur une page d’accueil trop sobre, dont la sobriété ne fait que cacher le vide total du site, qui présente deux news totalement réchauffées (mouahahahahahah nous parler de ce bon vieux Napster mort et enterré depuis 6 ou 7 ans déjà…. je me roule par terre de rire là !!). Le menu se trouve en haut: Actu, c’est ce qu’on vient de voir, Téléchargement, c’est là où on se fait entuber, Support, pour leur écrire qu’on va les attaquer au pénal pour escroquerie et se voir répondre -si tant est qu’ils répondent- qu’ils en ont rien à battre puisqu’ils vivent aux iles Caïman.
La page de téléchargement présente 5 logiciels de P2P:
-
eMule, projet OpenSource développé par des bénévoles (français à l’origine d’ailleurs), totalement gratuitement, et suite logique d’eDonkey (lui aussi gratuit) ;
-
Limewire, logiciel basé sur le vieillissant protocole Gnutella, disponible en version gratuite et totalement fonctionnelle, et en version payante avec quelques avantages associés ;
-
BitTorrent, un protocole sur lequel s’appuie un client gratuit dont la simplicité frole le ridicule, mais qui fonctionne heureusement avec des clients horriblement sophistiqués bien qu’également gratuits ;
-
Shareaza, logiciel gratuit multi-protocoles (à l’origine basé sur OpenNap, le protocole de Kazaa, mais gérant également les protocoles BitTorrent et Overnet - eDonkey/eMule) ;
-
Kazaa Lite, logiciel se déclinant en deux versions, une payante (sans addware), et une gratuite (la "Lite", ou "Légère" en français), bourrée de spywares et addwares, que ce site propose.
Tous ces logiciels sont en perpétuelle évolution. La raison est double. Premièrement, certains sont développés en tant que projets open source (c’est-à-dire que le code source du logiciel est accessible à tout le monde) par des bénévoles qui passent leurs nuits dans leur garage à écouter du métal hard rock en bouffant des pizzas avec du coca, et accessoirement, en tapant frénétiquement des lignes de code avec Emacs sous Linux Debian, entre deux piratages des serveurs ultra-secrets de la NASA, et dans le but d’améliorer ce cher programme de P2P (enfin, peut être que ce sont simplement des programmeurs de profession qui soumettent des améliorations qu’ils ont bénévolement apporté au logiciel, en pur altruisme, et entre deux tasses -en plastique- de café). Deuxièmement, les autres logiciels de P2P sont développés par des entreprises qui tirent leur revenus exclusivement de la vente de ces derniers, d’où la nécessité de sortir le plus de mises à jour payantes possible. Et pour finir, la vraie raison: des améliorations corrélatives des protocoles et des clients de P2P sont sans cesse nécessaires, du fait de l’évolution perpetuelle de ces réseaux, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Bref, ces logiciels connaissent souvent plus d’une dizaine de mise à jour durant une année (et certains plusieurs dizaines !), et dire que c’est la version 2005 ne veut strictement rien dire. En janvier 2005 ça sera la version 4.8.1 et en décembre 2005 la version 6.7.4… totalement incompatible avec la version de janvier, totalement dépassée, alors voilà quoi !
Les téléchargements… 38.748 pour eMule. C’est quoi ça ? J’en ai pas la moindre idée à vrai dire. Raisonnons un peu:
- Serait-ce le nombre de personnes possédant le logiciel ? Euh…
il y a au moment où j’écris ces lignes 1.051.756 clients connectés à Razorback (le plus gros serveur eMule). Sans parler de la flopée de serveurs ayant chacun entre 100.000 et 500.000 clients en permanence.
- Serait-ce le nombre de téléchargements
accessible depuis ce logiciel ? Razorback affiche actuellement 139.706.983 fichiers. Sans parler de la flopée de… bref, je me répète !
- Serait-ce le nombre de pigeons qui se sont fait avoir en téléchargeant sur ce site ? J’y crois pas trop à vrai dire. En comptant tous les logiciels ça ferait plus de 100.000 pigeons ? Ya plein de cons de partout -ils nous envahissent!!-, mais quand même pas à ce point là ! Sinon c’est plus "Vol au dessus d’un nid de coucous" mais "Vol sur Ariane au dessus de la Terre" ;-)
- Serait-ce une composante à part entière de l’escroquerie ? Sans aucun doute. On vous fait croire que tout le monde se jette sur leurs services, et que par conséquent il est fiable et vous pouvez également vous jeter dessus. Le fait qu’ils ne précisent pas ce qu’ils entendent par "xxx téléchargements", et le fait qu’ils ne disent pas depuis quand le compteur tourne, vont clairement dans ce sens.
Ne cliquez pas sur le drapeau de votre pays. Ne cliquez même pas sur "Download". C’est de l’arnaque pure et dure. Ce site présente 5 logiciels disponibles gratuitement sur internet depuis le site de leurs auteurs respectifs, et demande 2 euro 50 pour son entretien ? C’est quoi ce délire ? Le site est dédié à ça: faire payer pour le téléchargement de logiciels disponibles gratuitement sur le site de leurs auteurs respectifs. Moi je ne vous fais pas payer, cliquez sur le nom du logiciel pour accéder au site de l’auteur et le télécharger gratuitement: eMule, Limewire, Shareaza, BitTorrent, Kazaa. Ca y est, vous avez cliqué ? Bon vous avez vu que je racontais pas que des conneries alors ! Voyons, voyons… 5 x 2,5 = 12,5 euro… c’est ce que vous me devez… Non je déconne !
On peut parcourir le site de fond en comble, ce qui ne sera pas très long vu qu’il est totalement vide de contenu et ne joue que sur les apparences, on ne trouvera aucune mention d’une société commerciale. On ne peut pas savoir ce qu’il y a derrière ce site, il faudrait faire des recherches sur le nom de domaine. C’est fait. En fait, il y a:
Myagi Internet Solutions
Pinksterbloem 112
Rotterdam, Zuid Holland 3068 AL
NL
Allez, je vous dis comment j’ai fait, vous crevez d’envie de savoir ;-) Il faut aller sur www.internic.com, l’organisme américain qui gère l’attribution de tous les noms de domaines en .com, .net et .org. Ce site propose de faire un "whois" (un "who is…?" ou "qui est … ?" en français) sur un nom de domaine. C’est parti on fait un whois sur "myfilesharing.com". l’Internic nous donne le nom de son "registrar", c’est-à-dire l’entreprise qui a déposé le nom de domaine auprès d’elle pour le compte de son client: il s’agit de Dotster (http://www.dotster.com). On se rend sur ce site, et on fait un nouveau Whois (il propose également cette fonction). Et on obtient la réponse noir sur blanc (sauf si votre ordinateur est très très vieux et a un écran pourri, dans ce cas ça sera orange sur noir ;-)
Vous vous demandez sans doute comment ils font pour tenir… pour ne pas encore avoir été trainés devant les tribunaux (qui a dit "pendu en place de grêve" ? si, si, c’est toi au fond à droite… ah, tu as payé… c’est différent, toutes mes condoléances dans ce cas !). Outre le fait que personne ne va attaquer pour 2,5 euro et que les associations de consommateurs n’en ont rien à battre, ce que le site facture en fait ce n’est pas le logiciel lui même, mais le fait de le télécharger sur leurs serveurs prétendus à haut débit. Il existe des sites comme celui-ci sur internet qui proposent de payer pour télécharger des programmes gratuits à très haut débit, au débit maximal de votre ligne. Je ne suis même inscrit sur un de ces sites un jour: pour 20 balles j’ai pu télécharger 10 GO de données en 5 ou 6 fois moins de temps que si je n’avais pas payé (pour info, vu les débits des serveurs gratuits et les longues files d’attente de plusieurs milliers de personnes, ça aurait bien pris la semaine 24h/24 7j/7). Dans ce cas, ça vaut la peine. Cependant, dans le cas qui nous occupe il s’agit bien d’une arnaque, puisque aucun de ces 5 programmes de P2P n’excède les 5 MO ! Vous pouvez avoir la pire connexion du monde, ça ne prendra pas plus d’un heure… et avec mon ADSL à 2 MB/s ça ne prend que quelques secondes. Alors le débit on s’en tape !
Décidément cette pilule bleue a fait son effet ! Je me sens plus lucide tout à coup, c’est étrange ! Je vais en prendre une deuxième tiens, peut être que ça me motivera pour envoyer quelques e-mails constructifs à des associations de consommateurs, organismes légaux et autres Julien Courbet.
NB: je ne sais pas combien de temps va tenir ce site, alors j’ai pris des screenshots, cliquez ici pour les télécharger (gratuitement ! :-D ).
à Paris le 08/05/2005
• 1782 mots • #internetJe me suis rendu compte il y a quelques temps que la plupart des gens, en plus de ne pas savoir taper, ne savaient pas utiliser correctement un traitement de texte. Pour eux, ce n’est pas grave. Pour moi si, dès lors que cela nuit à la lisibilité du texte. Ce n’est pas ma faute, mais je ne peux pas travailler sur un document dans lequel les règles de base de la typographie et du traitement de texte ne sont pas du tout respectées: des espaces là où il n’en faut pas, pas d’espace là où il en faut, deux titres du même rang hiérarchique présentés de manière différente, des titres en bas de page, des sauts intempestifs, une mauvaise ponctuation, etc. Je ne suis pas typographe, je n’y connais pas grand chose, mais je connais les règles de base et je les respecte, de manière à fournir un contenu facilement lisible. Et tout le monde devrait faire pareil, car un document mal présenté se remarque tout de suite, et un document bien présenté est beaucoup plus facile et agréable à utiliser.
Je me propose donc de décrire ici 3 règles basiques concernant le choix d’une police appropriée, l’utilisation de l’espace, et l’utilisation des styles.
Une police regroupe un ensemble de caractères, l’alphabet et plus. Il existe des milliers de polices différentes, des plus classiques aux plus exotiques. Il convient de choisir une bonne police pour le corps de texte, c’est primordial. Les titres, peu nombreux, peuvent être présentés dans une police exotique, mais le corps du texte doit être facilement lisible, et doit par conséquent être présenté dans une police appropriée.
Il y a un piège à éviter dans le choix de la police. La police n’est pas inclue dans le fichier Word (.doc). Par conséquent, si vous utilisez la police X et que la personne à qui vous envoyez le fichier Word ne possède pas cette police X, son traitement de texte la remplacera par une police standard. Toute la présentation du document s’en verra affectée. Pour remédier à ce problème il existe 3 solutions: 1) envoyer un fichier qui conserve la police, un PostScript ou plus simplement un PDF, 2) inclure le fichier police avec le fichier texte, 3) utiliser une police standard. Les polices standard sont les polices dont on entend parler habituellement: Times, Times New Roman, Arial, Verdana, Garamond, Courier, etc.
Si vous décidez d’utiliser une police non standard, vous devrez bien la choisir. Les polices sont tellement nombreuses et présentent tant de différence les unes entre les autres que le nombre de classifications et de familles de polices est conséquent. Je vais ici parler d’une classification possible, celle qui vous sera certainement le plus utile: avec et sans empattement. Les empattements sont des petites "pattes" au bout des lettres. Empattement se traduit par "serif" en anglais. Vous vous rappelez sans doute avoir vu dans la liste de vos police "serif" ou "sans serif", il s’agit de cette classification.
Dans l’exemple ci-dessus, la police de gauche est Arial, sans empattement. La police de droit, avec empattements, est Adobe Garamond Pro.
De manière générale, on utilise des polices avec empattement dans les blocs de texte. On utilise à l’inverse les polices sans serif pour les blocs de code informatique. De même, une autre distinction est importante lorsqu’on utilise des blocs de code en informatique: il s’agit de la distinction entre les polices à espacement fixe et les police à espacement variable. Les polices citées ci-dessus sont à espacement variable, c’est-à-dire que l’espacement entre deux lettre varie en fonction de ces deux lettres (p. ex. l’espacement entre «a» et «e» ne sera pas identique à l’espacement entre «f» et «e»). Les polices à espacement fixe insèrent le même espace entre chaque lettre, comme ceci: start: print "HelloWorld" end.
Pour vos lettres, livres, prises de notes, etc., utilisez une police avec empattements. Pour ma part, j’utilise presque exclusivement les polices de la famille des Garaldes, et plus précisément le Garamond sous ses différentes déclinaisons. Mais vous pouvez aussi utiliser le très classique Times New Roman.
Si vous choisissez une police exotique ou non-professionnelle, vérifiez que tous les caractères sont présents. Je m’explique: par exemple, avec la police LokiCoca qui permet d’écrire Coca-Cola avec la même police que celle utiliseé sur les canettes de cette boisson, les autres caractères sont absents et remplacés par de bêtes carrés, il est donc impossible de faire des é, è, à, ë, ï, ü, ç avec cette police ! La plupart des polices contiennent les caractères accentués français, mais si vous devez écrire dans une autre langue, vérifiez bien la compatibilité de la police choisie avec les caractères de cette langue ! (attention par exemple au ß allemand!)
Enfin, sachez que les polices professionnelles se déclinent en plusieurs variantes dont les plus courantes sont Normal, Bold, Italic, Bold-Italic, voire Semi-Bold et Semi-Bold-Italic. Italic signifie Italique, et Bold signifie Gras. Vous connaissez quand même un peu les traitements de texte tels que Word, et vous savez qu’on peut mettre un texte en normal, en gras ou en italique. Et bien en fait Word applique un filtre à la police normale qui la rend plus grasse ou plus penchée, il ne s’agit en rien de la vrais police italique ou de la vraie police en gras. La différence est même flagrante !
Dans l’exemple ci-dessus:
- Le premier Bonjour est en Adobe Garamond Pro normal, la variante de base de la police.
- Le deuxième Bonjour est en Adobe Garamond Pro normal, mis en italique par Word (Ctrl+i).
- Le troisième Bonjour est en Adobe Garamond Pro Italic, une des variantes de la police.
Dans un document, tout n’est pas collé. Il y a des espaces. Des espaces verticaux et horizontaux. J’appelle l’espace vertical l’espace entre deux paragraphes, ou entre un titre et un paragraphe; et l’espace horizontal l’espace entre deux mots ou un mot et un symbole de ponctuation.
L’espace vertical, c’est votre affaire. Il n’y a pas de règle, vous pouvez le gérer comme vous le voulez. Cependant, quand vous avez défini un modèle type, tenez-vous y. Je veux dire par là que si entre un Titre 2 et le paragraphe qui le suite vous avez pris l’habitude de faire un saut de ligne, n’oubliez jamais de le faire, et n’en faites jamais deux. Si entre le paragraphe précédent et le titre suivant, vous avez pris l’habitude de laisser 1,5 cm d’espace, laissez toujours 1,5 cm, jamais 1 cm et jamais 2 cm. Il faut pour cela un minimum de rigueur, mais le jeux en vaut la chandelle.
L’espace horizontal, contrairement à l’espace vertical, répond à des normes. Entre deux mots, entre un mot et un signe de ponctuation, il y a toujours une espace (dans ce cas, le mot est féminin). En latin, les mots étaient collés les uns aux autres. En français, ce n’est pas le cas. Si l’espace entre les mots est constant et naturel pour tout le monde, il existe des règles de typographie à suivre concernant la ponctuation. Ces règles sont inconnues de la plupart des gens, et voir un document ne répondant pas aux normes est vraiment énervant pour les initiés.
Il existe tout une variété d’espaces, plus ou moins grands. Ces différents types d’espace ne sont pas accessibles dans les logiciels de traitement de texte tels que Word, ils ne le sont que dans les logiciels de PAO tels qu’InDesign ou XPress. Néanmoins, vous remarquerez que quand vous appuyez sur la touche espace de votre clavier dans Word, celui-ci n’insère pas toujours la même espace: il connait au moins deux types, l’espace classique et l’espace insécable. Je ne vais pas entrer dans ces distinctions techniques en vous indiquant quand mettre une espace normale et quand mettre une espace insécable, puisque Word le fera pour vous.
Ces normes sont multiples et variables d’un pays à l’autre. Si des grandes lignes communes existent, les détails varient d’un pays francophone à l’autre. La norme française n’est pas la norme belge qui n’est pas la norme suisse romande, qui n’est pas non plus la norme canadienne. Je ne traiterai pas de ces différences, car elles relèvent souvent du détail. Cependant, je traiterai de certaines différences majeures entre les normes de ponctuation de la langue anglaise, et les normes générales de la langue française.
Voilà donc ces règles expliquées et suivies d’une série d’exemples pour récapituler:
1. Point, virgule et points de suspension, d’interrogation et d’exclamation
Il n’y a pas d’espace avant le point, la virgule, ou les points de suspension.
Il y a une espace après le point, la virgule, ou les points de suspension.
Il existe des exceptions. Par exemple, après les abréviations, quand le point ne marque pas la fin de la phrase.
Par ex., comme ça, il n’y a pas d’espace après le point.
En anglais, il n’y a pas d’espace avant les points d’interrogation et d’exclamation.
En français, il y a une espace avant les points d’interrogation et d’exclamation.
Dans les deux cas, il y a une espace après les points d’interrogation et d’exclamation.
2. Point virgule et deux points
Il y a une espace avant et après le point-virgule et les deux points.
3. Parenthèses, guillemets et italique
Il y a une espace en dehors des parenthèses, il n’y en a pas en dedans.
Il y a une espace avant et après les guillemets (dans ce cas, il s’agit justement d’une insécable).
Les guillemets à utiliser sont les guillemets français « » et non pas les guillemets anglais " ".
Les guillemets servent à marquer une citation. On ne doit nomalement pas utiliser l’italique à cet effet.
4. Accents et majuscules
En vieux français, il fallait mettre les accents sur les majuscules. Avec l’arrivée des machines à écrire américaines, dont le clavier n’avait pas d’accent pour les majuscules, cette pratique a disparu. On a même enseigné à tous les enfants, à l’école primaire, que les majuscules ne prennaient pas d’accents, ce qui a participé à fonder ce mythe. Les claviers d’ordinateur permettent maintenant de mettre à nouveau les accents sur les majuscules, alors pourquoi ne pas le faire puisque c’est la solution correcte ?
La règle française veut que la première lettre de la phrase, qui est obligatoirement en majuscule, ne porte jamais d’accent. On peut donc écrire "A boire" comme "à boire", sans mettre d’accent. A l’inverse, quand le mot entier est en majuscules, il prend ses accents. Les accents sont importants car ils peuvent changer le sens d’une phrase: UN FILS INDIGNE, UN FILS INDIGNÉ. Cela n’a plus rien à voir !
5. Enumérations
Word et les autres traitement de texte fournissent de multiples types de puces pour marquer les énumérations. Même si la règle n’est pas officielle, il vaut mieux, en général, utiliser des tirets qui sont beaucoup plus sobres que les points, flèches, étoiles et autres réjouissances. En fait, cela dépend généralement du contexte: dans une lettre, on utilisera presque naturellement les tirets, alors que dans un document destiné à une présentation, par exemple destiné à être imprimé sur transparent et visualisé par projecteur, on utilisera plus facilement les points, flèches et étoiles.
la règle correcte veut qu’on mette un point-virgule à la fin de chaque ligne de l’énumération, et un point à la fin de la dernière ligne. Vous pouvez cependant vous affranchir de cette règle, ce n’est pas très grave.
A noter enfin qu’il est incorrect d’écrire 2ème, 3ème, 4ème. On doit écrire 2e 3e 4e, le "e" étant en indice (le HTML ne le permet malheureusement pas).
Les styles sont appelés "Titres" dans Word et dans la plupart des autres traitements de texte. On les appelle aussi headers, en anglais. Voyez le titre de ce paragraphe, III - Utilisation des styles, il est formaté ainsi: Apple Garamond Light, gras, taille 14 pixels.
Voici comment je procède: le tape un texte, tel que "Utilisation des styles" (les guillemets français passent mal en HTML…), je clique sur "Titre 3", car j’ai paramétré cette présentation sous le libellé Titre 3, et ce texte se met en Apple garamond Light, grais et taille 14 pixels automatiquement. Je repète cette opération pour les deux autres titres du même rang de cette page.
Si maintenant je veux que tous les titres du même rang, par exemple le rang 3, soient en italique, je modifie le style du titre 3 au lieu de modifier chaque titre individuellement.
Le III en chiffres romains représente la hiérarchisation des titres. Ainsi, sous Word, j’ai par exemple:
- Titre 1: pour le titre du chapitre.
- Titre 2: pour les I, II, III, etc. (premier niveau)
- Titre 3: pour les A, B, C, etc. (deuxième niveau)
Je veux écrire une dissertation qui répond, avec toute la rigueur française, au plan classique:
I. Première partie
A. Première sous-partie de la première partie
B. Deuxième sous-partie de la première partie
II. Deuxième partie
A. Première sous-partie de la deuxième partie
B. Deuxième sous-partie de la deuxième partie
Il suffit d’écrire à la ligne ces 6 titres, et de leur appliquer le style de titre correspondant à leur rang. Au premier et au quatrième, j’applique un titre 2; aux deuxième, troisième, cinquième et sixième, j’applique un titre 3.
Puisque j’ai paramétré Word pour maintenir les titres de manière hiérarchique, il ajoutera tout seul les I, II, A et B. Et la première sous-partie de la deuxième partie ne sera pas annoncée par la lettre C, mais bien par la lettre A car la présence d’un titre 2 de niveau supérieur au titre 3 juste avant oblige à recommencer la numérotation à partir de l’origine (base 1, en l’occurence).
Voilà ce que ça donne dans la fenêtre de visualisation des styles de Word:
Comment procéder pour arriver à ce résultat ?
Il faut d’abord ouvrir la fenêtre de paramétrage d’un style en cliquant sur ce style et en choisissant "Modifier le style…" dans le menu déroulant qui s’affiche.
La fenêtre de base de modification du style apparaît:
- Nom: le nom du style. Ici Titre 1 car il s’agit du style de titre 1.
- Type de style: il s’agit ici d’un style qui s’applique à un texte, Word appelle cela un style de paragraphe, par opposition aux styles de liste, de tableaux et de caractères.
- Style basé sur: les styles héritent des propriétés de leur style parent. Par exemple, dans tout mon document et pour tous les styles j’utilise la même police. Je vais donc définir la police pour le premier style, et définir ce style comme style parent de tous les autres styles. Ces derniers hériteront de la propriété police et je n’aurai pas à la redéfinir manuellement à chaque fois: si je veux la changer pour tout le document, je la change dans le style parent.
- Style du paragraphe suivant: après avoir écrit mon texte et appliqué ce texte, si j’appuie sur la touche Entrée, Word va créer un nouveau paragraphe et lui appliquer automatiquement le style défini ici.
- Viennent ensuite les paramétrages classiques: police, taille, gras, italique, souligné, couleur, alignement, espacement, et retrait.
- En dessous, un exemple de ce que va donner le style, une description textuelle du style, et une liste déroulante, affichant "Format" par défaut et qui permet d’aller plus loin dans la personnalisation du style.
Pour modifier la hiérarchisation, puisque c’est l’objet de cette démonstration, on déroule le menu et on choisit l’option "Numérotation".
Une nouvelle fenêtre va s’ouvrir. Dans cette nouvelle fenêtre, il faudra choisir l’onglet "Hiérarchisation".
L’onglet "Hiérarchisation" présente 7 types de hiérarchisation prédéfinis. Pour les I, II, A, B, etc, il suffit de sélectionner le sixième.
Toute la puissance du système est révélée quand on personnalise un style de hiérarchisation. Quand on clique sur le bouton "Personnaliser…", une nouvelle fenêtre s’ouvre. Elle permet de redéfinir totalement le type de hiérarchisation.
Par défaut, on a:
- I, II, III (titre 1)
- A, B, C (titre 2)
- 1, 2, 3 (titre 3)
Et je veux:
- Chapitre I, Chapitre II, Chapitre III (titre 1)
- Section A, Section B, Section C (titre 2)
- Titre 1, Titre 2, Titre 3 (titre 3)
Je commence par redéfinir le premier niveau. Dans le champ de texte "Format de la numérotation", je remplace "I." par "Chapitre I.". On remarque que le "I" est sur fond gris: cela signifie qu’il s’agit de l’élément que Word va redéfinir à chaque fois et adapter en fonction du contexte (par exemple, si c’est la première fois, il mettra I, si c’est la quinzième fois, il mettra XV).
On définit ensuite le type de numérotation. Dans mon cas, je veux des chiffres romains. Et je veux que la numérotation commence à partir de 1 (on peut la faire commence là où on veut, mais à par la faire commencer au niveau 1 ou au niveau 0, je ne vois pas trop l’intérêt !).
On peut ensuite répéter cette opération pour les niveaux 2 et 3, et remplacer "A" et "1" par "Section A" et "Titre 1"
Les styles de titre sont donc bien pratiques. Mais les styles s’appliquent également au texte lui-même, et pas seulement aux titres. Ainsi, dans Word, j’ai modifié le style "Normal" qui est censé s’appliquer au corps du texte pour lui indiquer que tout bloc de texte auquel il est appliqué devra être justifié et non plus aligné à gauche.
L’utilisation des styles est absolument nécessaire, essentiellement pour deux raisons:
- Il vous suffit de sélectionner un bloc de texte et de cliquer sur le style approprié pour appliquer les modifications. Vous n’aurez ainsi pas besoin de mettre en gras, italique, souligné, police machinchouette, taille X, ombre portée, retrait Y, espacement Z, alignement alpha, tabulation beta, etc… à chaque fois. On gagne un temps fou, et on est sûr de ne pas se planter. Imaginez un document avec un certain type de titre que vous voulez modifier. Vaut-il mieux modifier le style une fois, ou modifier chacune des 800 occurences de ce titre, manuellement, une par une ?
- Les personnes appelées à travailler sur votre document y arriveront. J’ai récemment dû intégrer dans un de mes documents deux autres documents. Ces deux documents avaient des titres faits à la main (sans utilisation des styles, genre j’écris A., je tape 5 fois sur la barre d’espace en guise de retrait), et une quantité impressionante de titres (et pour cause, il s’agissait de documents juridiques). J’ai passé une demi journée à refaire la mise en page, alors que si les auteurs de ces deux documents avaient utilisé les styles, ça aurait pris 5 minutes.
J’ai aussi du corriger les erreurs de ponctuation (un espace avant le point par-ci par-là… pas à chaque fois, mais de temps en temps…). Et puis j’ai renvoyé le tout sous format PDF pour conserver la présentation et ma police Adobe Garamond Pro (que les autres n’avaient pas, il s’agit d’une police professionnelle - ce qui signifie payante et pas donnée !). C’est à la suite de ça que j’ai décidé de rédiger ce petit article sur la typographie et l’utilisation de Word.
Morale: apprendre un peu de typographie, et appliquer les règles apprises avec un minimum de rigueur, cela simplifie grandement la vie !
à Carpentras le 07/05/2005
• 3359 mots • #apple #windowsJ’ai installé Mac OS X "Tiger" (10.4) samedi dernier, et à priori tout s’est bien passé. Cependant, à l’utilisation, j’ai rencontré quelques petits problèmes qui montrent que le système est encore un peu jeune. Je vais décrire ici ces problèmes.
Il est important de parler de ces problèmes car Tiger est un excellent sysntème d’exploitation, certainement le meilleur actuellement sur le marché. Mais il est encore jeune. Certaines applications ne sont donc pas totalement compatibles avec lui, particulièrement les applications construites pour son prédécesseur, Mac OS 10.3 "Panther".
A l’installation, tout d’abord, je n’ai eu qu’un seul problème, et il n’est pas très grave: le programme d’installation s’est gelé pendant une vingtaine de secondes après le paramétrage du fuseau horaire, de l’heure et de la date. Rien de bien compliqué, et c’est pour cela qu’un tel temps de latence n’était pas normal. En dehors de ça, tout s’est bien passé. J’ai fait une clean install, en formatant préalablement mon disque dur.
Ensuite, j’ai réinstallé toutes mes petites applications, ou presque. D’abord, Omniweb, mon navigateur préféré, n’est pas encore compatible Tiger, il faudra attendre encore une semaine ou deux avant d’avoir une version stable pour cetet nouvelle plateforme. C’est pénible, car j’étais habitué à ce navigateur. Cependant, Safari a été amélioré, il est beaucoup plus rapide qu’avant. Je pense que je vais donc rester sous Safari un moment. Au final, il s’agit d’un problème qui n’en est en fait pas un.
Mail a bien importé mes courriers, je n’ai rien perdu de mes sauvegardes - ouf!. Cependant, même si j’adore la nouvelle interface que je trouve franchement plus pro que l’ancienne, je déplore l’absence de la barre de statut qui indiquait la progression des opérations d’envoi et de téléchargement des messages. Mais pourquoi ont-ils enlevé cette barre ? Enfin, c’est la moindre des choses de voir l’état de la progression quand on envoit un message de 5 MO !
Les iApps non intégrées au système (iPhoto et iMovie) fonctionnent très bien. iWork également. Les logiciels Apple sont donc bien compatibles avec Tiger. Ils sont même beaucoup plus réactifs. iTunes notamment ne met plus trois plombes à se lancer ou à afficher sa fenêtre principale. MS Office fonctionne parfaitement, Word n’a pas planté, il est donc même plus stable qu’avant. Les incontournables tels que Photoshop et Dreamweaver fonctionnent également très bien et de manière plus fluide qu’avant.
Tiens, en parlant de Dreamweaver, le module d’installation InstallVise d’Aladin est une vraie daube. Il fonctionne très mal. Autant Dreamweaver que Flash et Fireworks ont refusé de s’installer: lancement du programme d’installation qui rame à mort (genre 30 secondes pour que la fenêtre principale récupère le focus et qu’on puisse cliquer sur "Suivant"), demande de mot de passe administrateur, début de la copie des fichiers, retour à l’écran de départ de l’installation. Et ainsi de suite. J’ai donc du passer par une autre voie pour installer Deramweaver: télécharger une version d’évaluation sur le site de Macromedia -qui, elle, avait un installeur qui fonctionnait-, et entrer lors du premier lancement une clef de licence. Rien de plus facile, et rien de plus pitoyable, à la fois comme mode de protection d’un soft, et à la fois comme manière de faire pour faire fonctionner le soft.
Ensuite, j’ai voulu installer l’encyclopédie Universalis version 10 qui fonctionnait très bien sous Panther. Je voulais vraiment, car je n’avais pas pu utiliser ce logiciel hors de prix depuis son achat. D’abord, j’ai pu l’utiliser un mois. Ensuite, il m’a demandé d’insérer le CD de dévérouillage. Evidemment, la société ne m’avait pas encore envoyé ce CD. Il m’envoyèrent plus tard une note en me disant que, sur le formulaire de demande de ce CD, j’avais coché les cases PC et Mac, et que je devais choisir. Qu’ils ne pouvaient pas m’envoyer les deux CD. Escrocs ! Sur le DVD que j’ai acheté, il y a marché "PC et Mac". Alors pourquoi ne pourrais-je pas l’utiliser à la fois sur PC et Mac ? Escrocs ! Bref, j’ai renvoyé la lettre en leur disant de m’envoyer la version Mac. Mais j’avais oublié le DVD chez mes parents. J’ai donc du m’en passer pendant 6 mois en tout. Et puis, j’ai récupéré le DVD 3 jours avant la sortie de Tiger, et j’étais tout content. Après avoir installé Tiger, j’ai donc remis Universalis qui refuse bêtement de démarrer. Elle plante au démarrage: la fenêtre s’ouvre et se ferme dans plus d’explication. Il va donc falloir que j’attende qu’ils sortent un correctif. Je suis sûr que c’est encore ce foutu système de protection (qui est une grosse daube, soit dit en passant) qui fout le dawa.
Et puis Stuffit qui déconne à bloc. Quand on décompresse une archive qui contient un dossier contenant des fichiers, le Finder de Tiger crée une dossier vide. Ou plutot, il n’affiche pas les fichiers, car ceux-ci sont bien présents !
Pour résoudre ce problème, c’est assez compliqué. A part attendre une mise à jour de Stuffit, il n’y a pas de solution miracle, il faut passer par des chemins détournés. Avant tout, il faut dire que ce problème ne se présente pas avec tous les fichiers compressés, mais seulement avec certains d’entre eux. Apparement, ceux qui auraient été compressés en utilisant ce même Stuffit. Si je compresse un ZIP avec l’utilitaire de compression intégré à Tiger, Stuffit le décompressera normalement. C’est pour le moins étrange.
Pour les fichiers ZIP, il vaut mieux utiliser l’utilitaire de décompression intégré au système d’exploitation. Il s’appelle BOMArchiveHelper et se situe à cet emplacement: Système/Bibliothèque/CoreServices. Pour lui assigner automatiquement la décompression de tous les fichiers ZIP, il suffit de sélectionner un fichier ZIP et de faire POMME+i. Une fenêtre s’ouvrira indiquant les propriétés de ce fichier, et permettant de sélectionner le programme d’ouverture par défaut sous le libellé "Ouvrir avec". BOMArchiveHelper sera dans la liste, et s’il n’y est pas il suffira de le rechercher à son emplacement.
Pour les autres fichiers, j’ai trouvé une solution, mais je suis un peu embêté car je ne sais plus comment j’ai fait (!). Il s’agit d’une entrée réjoutée au menu par défaut du système qui apparait lors d’un click-droit ou ctrl+click sur une archive. Le problème est que je ne me souviens plus quel est le programme qui a installé cette fonctionnalité: Stuffit Deluxe, ou Unsanity FruitMenu ? Si ce n’est pas l’un, c’est l’autre. De toute façon, vous vous devez d’avoir ces deux logiciels !
Quand on clique sur GMAIL/ , qui indique un dossier, ça décompresse tout sans problème. Cette solution fonctionne parfaitement, dans l’attente d’un correctif d’Alladin.
On passe donc à la suite, car il y a d’autres problèmes dans Tiger ! Allez un petit pour la route: TransparentDock n’est pas certifié Tiger, alors j’ai installé ClearDock d’Unsanity. Et depuis le POMME+H ne modifie plus l’opacité des icônes de mes applis masquées. je déteste ça ! Je veux ma modif de l’opacité des icônes du dock des programmes masqués !!
En parlant du dock, je trouve qu’il est beaucoup plus réactif (comme presque tout d’ailleurs) sous Tiger. Chapeau les amis. Chapeau aussi pour le Finder qui est plus rapide et plus souple qu’avant. Qui s’actualise presque tout seul comme un grand. Mais pas tout à fait quand même. Même des fois il plante et il faut le relancer :-) Et puis Silk de Unsanity n’est pas encore certifié Tiger, alors je ne peux pas remplacer cette horrible Lundica Grande par une belle HandelGotD dans les menus système :-(
Par contre, j’ai réussi à trouvé un thème Shapeshifter compatible avec Tiger -ouf!. Il s’agit de Milk, version orange (oui, je suis dans ma période orange…). Dommage mon précieux XMS Fresh Orange de XiAP Studios ne passe pas bien sous Tiger… donc Milk à défaut !
Mais le Finder nous réserve une autre perle: la synchronisation .Mac. Appel a bien fait de la pub sur l’intégration de .Mac à Tiger: maintenant, synchronisation automatique du carnet d’adresses, de l’agenda, des comptes Mail, etc. Cela fonctionne. Ce qui ne fonctionne pas c’est .Mac tout court. La bête synchronisation. Sous Panther, avant de formater, j’ai fait une backup générale sur mon iDisk. Heureusement que j’avais aussi fait cette backup sur un disque firewire externe, car j’ai tout perdu. En effet, après avoir installé Tiger, j’ai enclanché la copie locale de l’iDisk: un volume virtuel sur le disque dur, qui est en fait une image de l’iDisk sur les serveurs Apple. Il suffit de placer un fichier dans cette image disque en local pour que le système l’envoie sur les serveurs de .Mac. Enfin, en théorie… Puisque je n’ai jamais réussi à rapatrier le contenu de mon iDisk sur mon ordinateur. J’ai essayé une dizaine de fois, en recommençant à chaque fois à la base. Puis en supprimant les fichiers les moins importants directement sur le serveur pour alléger la masse de données à télécharger. Il n’a quand même rien voulu savoir. J’ai du tout effacer. Une fois tout effacé, ça a marché. Alors j’ai décidé de remettre les fichiers en local pour qu’ils soient mis en ligne. Faire le travail inverse en quelque sorte. Prudent, je n’ai pas tout directement balancé: j’ai commencé avec deux petits dossiers totalisant 20 MO et une centaine de fichiers. Ca a planté. Ca ne fonctionne pas.
Qu’est-ce-que ça fait ? Ca pédale dans la choucroutte: "vérification des éléments à synchroniser", et ça dure toute la nuit ! Jamais il se met à uploader ou télécharger cet imbécile ! Et puisça bug à mort: quand on veut fermer la cession, MirrorAgent, le daemon qui gère la synchronisation, plante, "ne répond pas". Il faut le killer pour pouvoir rebooter l’ordinateur, un comble ! Si on ne reboot pas, puisque de toute façon ça ne résoud pas le problème de .Mac, pensez-vous j’ai bien essayé ; mais qu’on arrête manuellement la synchronisation pour la relancer manuellement, ça plante aussi et ça "freeze", ça ne fait plus rien !
Au final, impossible d’utiliser la synchronisation .Mac avec un volume local. Il me faudra y accéder en ligne en montant le volume distant. C’est l’horreur… j’ai l’habitude d’overwriter (copier en écrasant) l’ancien répertoire de 20 MO avec sa centaine de fichiers tous les jours, de mon disque dur vers l’iDisk, de manière à avoir une sauvegarde fonctionnelle et journalière de mon travail. Bien entendu, seuls quelques fichiers ont été modifiés. La plupart du temps 2 ou 3 sur la centaine, pas plus. Alors si je ne passe pas par le volume local, je vais devoir me manger tous les jours l’upload des 20 MO avec la ridicule vitesse des uploads de l’ADSL en France! Non, ils doivent vraiment sortir un patch pour résoudre ces problèmes d’iDisk, car ce n’est pas normal de payer plus de 100 euro par an pour un service qui, au final, s’avère inexploitable.
Dernier bug du Finder, hormis le fait qu’il soit moins stable, de manière générale, que celui de Panther: un bug graphique qui m’a mangé les icônes. C’est arrivé une fois, j’ai fermé et réouvert les fenêtres, et c’était réglé. Ce n’est pas très grave, et c’est un problème isolé.
Par contre, je suis déçu d’une chose à propos de ce Finder: j’aimerais vraiment avoir, comme sous Windows, un module de prévisualisation des images directement dans la fenêtre de leur dossier. Je m’explique: sous Windows, un dossier contenant des images s’affiche ainsi: des vignettes représentant chaque image en mignature, en bas de la fenêtre ; et quand on clique sur une de ces mignatures, l’image en taille réelle ou adaptée à la fenêtre apparaît au centre. Sous OS X, on ne peut faire qu’une seule chose: afficher les miniatures au lieu des icônes, et régler l’affichage en 128*128. Elles seront de la taille des vignettes Windows, plus ou moins. Mais pas possible d’avoir en temps réel et directement dans la fenêtre, sans ouvrir le fichier dans un programme tiers, l’image en taille réelle.
Windows XP Pro
|
Mac OS X Tiger
|
Dernier point qui me gonfle: QT. QuickTime arrive en version 7. Super. Il faut payer à nouveau les 20 euro pour dévérouiller la version Pro et pouvoir mater les films en plein écran. Comme je le disais dans un autre article concernant OS X, c’est de l’arnaque pure et dure. Il n’y a pas lieu de limiter la fonction de visualisation en plein écran aux seuls utilisateurs ayant acheté la licence Pro ! Mais ce n’est pas le thème du jour. QT est présenté par Apple comme un tout-terrain de la visualisation vidéo. C’est complètement faux. QT ne sait pas lire beaucoup de formats. Sous Windows, Windows Media Player (la version Mac de ce logiciel ne possède pas cette fonction) va automatiquement chercher sur les serveurs Microsoft le codec approprié pour pouvoir lire le fichier qu’on lui balance. QT en fait de même, mais dès que le codec est un peu exotique, il ne le trouve pas (autrement dit: il ne trouve jamais rien), là où WMP le trouve presque à tous les coups. De cette manière, il faut lancer VLC pour visualiser la séquence, ce qui me gonfle au plus haut point. Mais bon sang, c’est leur job à Apple de mettre les codecs en ligne pour que QT aille les chercher… OS X n’est-il pas l’OS le plus simple, le plus convivial et le plus perfectionné de notre génération !? Ben non, désolé, sur ce point Windows bat OS X à plat de couture, et cela depuis bien des années. Je serai satisfait quand Apple mettre en ligne tous les codecs, et que je pourrai lire tous les clips téléchargés en P2P directement en double-cliquant sur leur icône, sans me soucier de leur format.
Pour finir, je dois dire que le codec DivX officiel pour Mac bug à mort avec QT 7 et Tiger: après installation de ce codec, quand on lit une vidéo, quel que soit le codec avec lequel elle a été encodée, si on la réduit dans le dock, il devient impossible de la maximiser (la faire revenir à l’écran: elle reste dans le dock, le son sort, mais il n’y a plus d’image). Seule solution à ce problème, encore une fois en attendant un patch correctif: Pomme+Alt+Esc et "Forcer à quitter" sur QT !
à Carpentras le 05/05/2005
• 2456 mots • #software #appleDISSERTATION: Le recours pour excès de pouvoir et le contrat administratif.
Nota Bene : cet article date de 2005 ; attention à l’évolution postérieure de la jurisprudence (v. les commentaires ci-dessous).
L’action de l’administration peut se manifester de manière unilatérale ou bilatérale, par le biais d’actes administratifs unilatéraux réglementaires ou individuels, ou de contrats administratifs. Dans un cas comme dans l’autre, l’action de l’administration est soumise au contrôle du juge administratif, mais la différence de nature des actes unilatéraux et bilatéraux impose une distinction des voies de recours marquée par l’existence de deux types de recours différents : le recours pour excès de pouvoir contre les actes unilatéraux, et le recours de plein contentieux contre les contrats.
Dans le cadre du recours de plein contentieux, le juge administratif peut, à la demande d’une des parties, constater la nullité totale ou partielle du contrat, trancher les litiges relatifs à l’exécution du contrat, sa modification ou résiliation unilatérale par l’administration, et attribuer le cas échéant au cocontractant l’allocation de dommages-intérêts en cas de faute ou de responsabilité objective de l’administration. Dans le cadre du recours pour excès de pouvoir, le juge administratif peut, à la demande de tout intéressé, annuler un acte administratif unilatéral garantissant ainsi, conformément aux normes constitutionnelles, internationales et légales, et « conformément aux principes généraux du droit, le respect de la légalité » (arrêt CE Ass. « Dame Lamotte » du 17 février 1950).
Aux deux modes d’action de l’administration correspondent donc deux recours contentieux différents de par leur nature, leurs fonctions et leurs implications. Cependant, en pratique, la distinction n’est pas aussi nette, et l’administration peut agir dans le même acte de manière contractuelle et unilatérale. Ainsi, certains actes unilatéraux peuvent être « détachables » des contrats administratifs, et certaines stipulations contractuelles peuvent en réalité prendre la forme de « dispositions réglementaires ». Dans ce cas, la solution classique est de remettre le contrat dans son ensemble en question par le biais du recours de plein contentieux. Mais cette solution présente un énorme inconvénient puisque le recours de plein contentieux n’est ouvert qu’aux parties au contrat, à l’exclusion des tiers même ayant un intérêt légitime à agir. Or, les contrats administratifs peuvent produire des effets sur les tiers qui ne trouveront aucune voie de droit ouverte pour déclarer la nullité du contrat ou de l’acte leur portant préjudice. La jurisprudence a trouvé une solution à ce problème dès 1905 en permettant aux tiers d’attaquer en excès de pouvoir les actes unilatéraux antérieurs ou postérieurs aux contrats et détachables de ceux-ci. Mais cette solution ne concerne pas le contrat lui-même qui resta pendant longtemps totalement étranger au contentieux de l’excès de pouvoir, jusqu’à ce que la loi et la jurisprudence reconnaissent la recevabilité du recours pour excès de pouvoir contre le contrat dans certains cas précis. L’incompatibilité apparente entre le recours pour excès de pouvoir et le contrat administratif n’est donc plus absolue mais relative.
La jurisprudence a longtemps refusé de recevoir les recours pour excès de pouvoir contre les contrats administratifs, ne les acceptant que contre les actes unilatéraux « détachables » du contrat, car il existe une incompatibilité apparente entre le recours pour excès de pouvoir et la matière contractuelle (I). Néanmoins, cette incompatibilité n’est pas totale, la loi et la jurisprudence récente ayant admis que dans certains cas déterminés, un contrat administratif puisse faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir (II)
Il existe une incompatibilité entre le contrat administratif et le recours pour excès de pouvoir. De manière générale, un contrat ne peut pas faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir, car c’est le « juge du contrat » et non pas le juge de la légalité qui doit connaître du contentieux contractuel. La nature même du contrat administratif et l’existence d’un recours adapté au contentieux contractuel rendent irrecevable tout recours pour excès de pouvoir dirigé contre un contrat (A). Cependant, certains actes unilatéraux, parce qu’ils sont « détachables » du contrat, relèvent du domaine du juge de la légalité et pourront faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir (B).
Le contrat de droit commun est l’acte juridique par lequel des personnes consentent à s’obliger réciproquement l’une à l’égard de l’autre. Le contrat est donc en principe un acte bilatéral, chaque partie devenant titulaire de droits subjectifs et d’obligations, et la cause abstraite de l’obligation d’une partie résidant de manière générale pour les contrats synallagmatiques dans l’obligation corrélative de l’autre partie. Le contrat administratif répond à la même définition générale, mais comporte cependant deux particularités : une des parties doit en principe être une personne publique, et le contrat doit être en relation avec une activité publique.
Le recours pour excès de pouvoir est une voie de droit destinée à apprécier la validité d’un acte administratif unilatéral, réglementaire ou individuel. Sont ainsi susceptibles de faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoirs les actes de l’administration faisant grief, parce qu’ils sont imposés unilatéralement aux administrés par des personnes publiques. Le recours pour excès de pouvoir est donc l’outil juridique destiné à veiller à ce que l’action de l’administration ne sorte pas du cadre de la légalité. Or, le contrat est « la loi des parties », parce que ses effets obligatoires existent uniquement entre les parties, et qu’ils n’existent que parce que celles-ci ont volontairement choisi de s’engager. Il serait donc incohérent d’utiliser un recours prévu pour le contrôle de légalité d’actes administratifs unilatéraux, pour contrôler la validité d’actes bilatéraux résultat de l’accord des volontés des parties.
De plus, il existe une voie de recours plus appropriée pour juger de la validité des contrats : le recours de plein contentieux (ou de pleine juridiction). Dans le cadre de ce recours, le juge administratif dispose de pouvoirs plus étendus que dans le cadre du recours pour excès de pouvoirs. Il peut ainsi annuler ou réformer un acte, et imposer une condamnation pécuniaire à l’administration. Les contractants ayant automatiquement un intérêt légitime à demander l’annulation ou la réformation du contrat (puisque c’est eux qu’il oblige), ils pourront exercer un recours de plein contentieux. Or, la possibilité d’exercer un recours de plein contentieux exclut la possibilité d’exercer un recours pour excès de pouvoirs, les deux recours ne pouvant être cumulés. Par conséquent, les contractants ne pourront pas exercer de recours pour excès de pouvoir contre le contrat administratif qui les lie.
Cependant, le recours de plein contentieux n’étant ouvert qu’aux parties au contrat, les tiers, même ayant un intérêt à agir, ne pourront pas utiliser cette voie de droit. Ils ne pourront pas non plus former de recours pour excès de pouvoir contre le contrat, puisque celui-ci n’est pas adapté à la matière contractuelle. Pour sortir de cette logique et éviter que toute voie de droit ne soit fermée aux tiers, le juge administratif a considéré qu’il existait des actes unilatéraux « détachables » du contrat administratif, et que ces actes pouvaient en toute logique faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir.
Le Conseil d’Etat a reconnu dans l’arrêt « Martin » (1905) l’existence d’actes unilatéraux « détachables » du contrat, et a admis qu’ils pouvaient faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir. Est ainsi considéré comme acte détachable du contrat tout acte antérieur à sa conclusion (par exemple, la décision de passer le contrat), et tout acte postérieur à sa conclusion concernant son exécution, sa modification ou sa résiliation. L’apport direct de cet arrêt est d’établir que la décision prise par un conseil général de passer un contrat ne rentre pas dans le champ contractuel, elle reste un acte unilatéral que les tiers peuvent déférer au juge de l’excès de pouvoir. La jurisprudence ultérieure est allée dans le même sens que l’arrêt « Martin », admettant que des actes unilatéraux ne soient pas « absorbés » par le contrat, et posant étape par étape les règles générales de recevabilité d’un recours pour excès de pouvoir contre un acte détachable du contrat, et les effets sur le contrat de l’annulation de cet acte détachable.
Les moyens invocables contre l’acte détachable du contrat en recours pour excès de pouvoir sont limités à l’illégalité de l’acte, ou à l’existence d’un vice de forme ou de procédure. Cela implique que dans le cas d’un acte postérieur à la conclusion du contrat, les moyens ne pourront pas porter sur la méconnaissance par l’une ou l’autre des parties des stipulations contractuelles.
Concernant la recevabilité du recours, il faut distinguer deux cas : si le requérant est partie au contrat, ou si le requérant est un tiers. Si le requérant est partie au contrat, il aura automatiquement intérêt à agir, son recours contre les actes détachables antérieurs à la conclusion du contrat sera donc recevable. Par contre, il ne pourra attaquer les actes postérieurs à la conclusion du contrat en excès de pouvoir, puisque le recours de plein contentieux contre le contrat lui-même lui est ouvert. Si le requérant est un tiers, il devra justifier d’un intérêt légitime à agir découlant par exemple du fait de ne pas avoir été retenu par l’administration pour passer le contrat. Les tiers n’ayant en aucun cas accès au recours de plein contentieux contre le contrat, le recours pour excès de pouvoir contre les actes détachables leur est ouvert, que l’acte attaqué soit antérieur ou postérieur à la passation du contrat.
A l’issue du recours pour excès de pouvoir, l’acte irrégulier est annulé. La règle générale, qui connaît cependant des exceptions, est que l’annulation de l’acte détachable n’entraîne pas directement la nullité du contrat. Ainsi, le contrat pourra continuer à produire ses effets dès lors que l’annulation de l’acte n’y fait pas obstacle. Cette solution s’explique logiquement par le fait que ce n’est pas le contrat qui est attaqué, mais un acte détachable donc à priori autonome. Si l’acte détachable a été annulé en raison d’un vice qui lui est propre, la nullité du contrat ne sera pas automatique. En revanche, si c’est le contrat même qui a été vicié par l’irrégularité de l’acte, il devra être déclaré nul. Les contractants disposent du recours de plein contentieux pour demander au juge la nullité du contrat s’il estime que celui-ci ne peut être maintenu suite à l’annulation de l’acte détachable. Les tiers, qui ne peuvent exercer de recours de plein contentieux contre le contrat, ont, depuis l’arrêt « Epoux Lopez » CE Sect. Du 7 octobre 1994, la possibilité de demander au juge d’astreindre l’administration à saisir le juge du contrat pour qu’il détermine si le contrat peut être maintenu ou doit être déclaré nul en conséquence de l’annulation de l’acte détachable.
Le recours pour excès de pouvoir n’est donc normalement pas dirigé directement le contrat, mais contre des actes unilatéraux détachables de celui-ci. A cette solution traditionnelle vient s’ajouter une nouvelle solution qui trouve son fondement à la fois dans la loi et dans la jurisprudence récente du Conseil d’Etat et qui consiste à admettre dans certains cas très précis le recours pour excès de pouvoir non plus contre des actes unilatéraux en marge du contrat, mais contre les clauses du contrat ou contre le contrat lui-même.
Si les actes unilatéraux détachables du contrat peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir c’est parce qu’ils sont extérieurs au contrat, c’est-à-dire antérieurs ou postérieurs. La théorie de la détachabilité des actes du contrat administratif ne concerne donc pas le contenu même du contrat ; or, certaines clauses peuvent prendre la forme de « dispositions réglementaires » et produire des effets sur des tiers qui ne peuvent normalement exercer aucun recours contre le contrat. C’est dans ce contexte que le recours pour excès de pouvoir a été reconnu par la loi contre le contrat, et par la jurisprudence contre les clauses du contrat et contre le contrat lui-même (A). Et bien que récente et limitée, cette extension du champ d’action du recours pour excès de pouvoir a de multiples implications (B).
La loi de décentralisation du 2 mars 1982 a instauré un mécanisme très proche du recours pour excès de pouvoir. Il s’agit du « déféré préfectoral » par lequel le préfet peut saisir le tribunal administratif contre les actes unilatéraux et les contrats des personnes publiques décentralisées. Cette solution venant directement de la loi, elle s’impose aux tribunaux qui ne pourront refuser d’examiner un déféré portant sur un contrat. Cependant, elle reste limitée car la saisine du juge administratif ne peut être faite que par le préfet, et non pas de manière générale par n’importe quel tiers ayant un intérêt à agir.
A côté de la solution établie par la loi, existent deux solutions jurisprudentielles. La première d’entre elles ressort de l’arrêt CE Ass. « Cayzeele » du 10 juillet 1996 qui admet que les tiers y ayant un intérêt légitime puissent attaquer les « dispositions réglementaires » d’un contrat administratif devant le juge de l’excès de pouvoir pour obtenir leur annulation. Le quatrième Considérant de l’arrêt « Cayzeele » se réfère ainsi clairement aux « dispositions » contenues dans le contrat, et non pas à ses « stipulations » : « les dispositions (…) ont un caractère réglementaire ; qu’elles peuvent, par suite, être contestées devant le juge de l’excès de pouvoir ». Formellement, les clauses attaquées sont contractuelles, car elles résultent de la rencontre des volontés des contractants, mais elle sont considérées comme ayant un caractère réglementaire en raison des effets qu’elles produisent, non seulement entre les parties, mais aussi pour les tiers au contrat.
La deuxième solution jurisprudentielle semble aller encore plus loin, puisqu’elle admet la possibilité d’un recours pour excès de pouvoir non pas contre une clause du contrat, mais contre le contrat lui-même. Cette solution provient de l’arrêt CE Sect. « Ville de Lisieux » du 30 octobre 1998. En l’espèce, le juge estime que le contrat liant l’administration à un de ses agents contractuels place ce dernier dans une situation proche de celle des fonctionnaires, c’est-à-dire dans une « situation réglementaire ». Dans ce contexte, le contrat est assimilable à un acte unilatéral et peut donc faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir : « eu égard à la nature particulière des liens qui s’établissent entre une collectivité publique et ses agents non titulaires les contrats par lesquels il est procédé au recrutement de ces derniers sont au nombre des actes dont l’annulation peut être demandée au juge administratif par un tiers y ayant un intérêt suffisant ». La portée de cet arrêt est néanmoins à nuancer : en l’absence de confirmation dans d’autres domaines, il est hasardeux bien qu’assez logique de penser que cette solution pourrait être étendue, voire généralisée, dans le futur.
Si la loi de décentralisation a ouvert la voie au recours pour excès de pouvoir contre le contrat administratif, elle ne l’a fait que dans le cas très précis de l’action du préfet fondée sur ses pouvoirs de contrôle des actes administratifs pris par les autorités locales. De même, l’arrêt « Cayzeele » n’admet le recours pour excès de pouvoirs que contre certaines clauses du contrat, et l’arrêt « Ville de Lisieux » contre certains contrats très ciblés, les contrats de recrutement d’agents publics. L’admission du recours pour excès de pouvoir contre le contrat administratif n’est donc pas encore généralisée en droit français, et le principe général reste celui de la distinction entre le recours de plein contentieux destiné à juger le contrat et le recours pour excès de pouvoir destiné à juger l’acte unilatéral.
L’arrêt « Cayzeele », qui admet que des dispositions réglementaires du contrat peuvent faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir, trouve sa portée limitée par le fait que le contrat dans son ensemble ne puisse pas faire l’objet d’un tel recours. En effet, le juge administratif devra rejeter les demandes d’annulation limitées à une partie d’un acte administratif dès lors que les dispositions de cet acte ne sont pas séparables les unes des autres. Ainsi, pour que le principe posé par l’arrêt « Cayzeele » se développe, il faudrait soit admettre que les dispositions réglementaires d’un contrat sont automatiquement séparables du contrat lui-même, soit généraliser la jurisprudence « Ville de Lisieux » en admettant la recevabilité du recours pour excès de pouvoir contre tous les types de contrats.
Or, la généralisation de la solution apportée par l’arrêt « Ville de Lisieux » pour les contrats de recrutement d’agents publics à tous les autres contrats administratifs est, en l’état actuel de la jurisprudence, difficile à envisager. En effet, les tribunaux administratifs continuent de rejeter les demandes d’annulation de contrats administratifs autres que ceux de recrutement d’agents publics formulées par des tiers dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir eu égard à « la matière contractuelle ».
Cette réticence du juge de l’excès de pouvoir de juger la matière contractuelle pose d’un côté un problème quant à l’appréciation de la légalité des contrats administratifs, mais garantit d’un autre côté le principe des engagements basés sur l’autonomie de la volonté. En effet, selon une partie de la doctrine, la réticence du juge administratif à accepter la généralisation du recours pour excès de pouvoir contre le contrat entre en contradiction avec les pouvoirs étendus qu’il dispose quant à l’appréciation de la légalité des actes unilatéraux. Ainsi, alors que tous les actes unilatéraux faisant grief sont susceptibles de faire l’objet d’un contrôle de légalité, les contractants pourront en partie s’affranchir de cette légalité qui ne pourra être contrôlée par le juge administratif sur demande des tiers. Néanmoins, en matière contractuelle c’est le principe de l’autonomie de la volonté qui fonde la force obligatoire entre les parties des clauses du contrat. Dans cette optique, admettre la généralisation d’un contrôle objectif de légalité des contrats serait nier l’origine et la spécificité des obligations des parties nées des stipulations contractuelles.
• 3056 mots • #droit public