Cette semaine est marquée par un triste événement, le décès de Steve Jobs, fondateur et patron visionnaire d’Apple. Jobs, partant de rien, a créé avec Steve Wozniak le premier ordinateur Apple dans un garage de la Silicon Valley. La société a rapidement grandi, jusqu’à la sortie du premier Macintosh, ordinateur devenu par la suite mythique. Apple a du lutter contre les géants du secteur, d’abord IBM puis Microsoft, et a bien failli disparaître dans les années 90. A cette époque, Jobs ne travaillait plus pour Apple. Son retour a marqué le renouveau de la société, et la sortie de produits désormais célèbres : le premier iMac tout en rondeurs, l’iMac «Tournesol», la gamme des iBook et PowerBook, puis des portables MacBook et dernièrement les ultraportables MacBook Air que le monde PC tente de copier, l’iPod et ses déclinaisons (Nano, Shuffle, Touch…), l’iPhone, l’iPad. Le génie de Jobs résidait dans sa capacité à se mettre à la place des consommateurs, à deviner ce qui pourrait leur plaire dans un produit, et à créer des besoins (et pour preuve, nous n’avions pas besoin d’iPhone… avant d’en avoir un !).
L’autre information importante de la semaine est la primaire socialiste, dimanche 9. Le Net français s’agite un peu, à ce propos, en comparant les positions prises par les candidats à propos de la très controversée loi Hadopi. La position la moins claire est celle de F. Hollande. Essayons d’y voir plus clair. Le candidat a d’abord dit qu’il souhaitait conserver l’autorité administrative Hadopi (et donc, la loi), tout en la modifiant en mettant l’accent sur la dissuasion (au lieu des sanctions) et en créant un dispositif destiné à la rémunération des artistes. Face à la colère d’une partie des internautes, Hollande fit marche arrière en assurant qu’il entendait abroger la loi Hadopi et instaurer, en lieu et place de la riposte graduée, une faible taxe sur les abonnements à Internet. Il s’agissait donc d’une forme de licence globale, destinée à rémunérer les artistes. Et puis, nouveau revirement en début de semaine : non à la licence globale, parce que payer une taxe ne donne pas de droit à la contrefaçon. Quoi que, jeudi, Hollande promettait à nouveau d’abroger Hadopi, à l’antenne de France Inter, parce que la loi est «incomprise» et qu’il faut mettre un terme au mouvement de pénalisation initié par la droite. Au final, la position du candidat est très ambigüe : abrogation ou modification de la loi Hadopi, nouveau système plus pédagogique, mais pas de licence globale… on peine à voir quel sera le résultat.
De son côté, Martine Aubry affirme qu’elle suivra la ligne définie par le programme officiel du PS, sans en dévier : l’abrogation des lois pénales dans le domaine de la culture. La candidate propose de remplacer la loi Hadopi par une rémunération proche de la licence globale dans son fonctionnement. On approuvera l’idée, avec une réserve : la rémunération doit avoir pour but de favoriser la création et la diffusion de la culture (tel est le but premier du droit de la propriété intellectuelle), et non l’enrichissement des majors de l’industrie culturelle.
Arnaud Montebourg propose de créer une taxe touchant notamment les fournisseurs d’accès, afin de financer des mesures destinées à favoriser la culture.
Manuel Valls s’engage à abroger Hadopi, et à créer une licence globale. La taxe sur les fournisseurs d’accès devrait permettre de finance le secteur de la culture.
S’agissant de la loi Hadopi, Ségolène Royal parle d’une loi «dépassée et périmée», qu’elle se propose d’abroger et de remplacer par un système permettant une juste rémunération des artistes. En revanche, la candidate précise que ce système n’est pas forcément une licence globale.
Enfin, candidat radical Jean-Michel Baylet propose la création d’une licence globale, reposant sur une taxe d’un montant compris entre 5 et 10 euro par mois.
En somme, les candidats s’entendent sur deux points : 1) la loi Hadopi doit être abrogée ou modifiée, car le système qu’elle instaure, fondé sur la répression, ne convient pas ; 2) il faut inventer un système de rémunération des artistes qui favorise à la fois la création culturelle (rémunération des créateurs) et l’accès à la culture (dépénalisation du téléchargement). Reste à préciser les détails de ce nouveau système.